Claude Sternis, psychologue clinicienne et psychanalyste

Le 22 novembre 2023, nous avons invité Claude Sternis, psychologue clinicienne et psychanalyste. Elle dirige l’association Asphodèle[1], organisme de formations aux pratiques des ateliers à médiations. Claude Sternis est spécialisée dans la prise en charge de l’autisme et de la psychose. Elle a publié plusieurs articles dans le Journal des Psychologues : « Esthétique, clinique et psychanalyse : un triptyque éthique » (01/12/2015), « Image du corps, handicap et symbolisation » (01/04/2014), « Médiations thérapeutiques. Art, écriture, formation » (01/04/2012), « Corps, symbolisation et hyperactivité » (01/04/2014). Elle est co-autrice avec Emmanuelle Granier de l’ouvrage suivant : « L’adolescent entre marge, art et culture. Une clinique des médiations en groupe », édition Eres (2013) et de beaucoup d’autres ouvrages dont « Valérie Guérin, Carnet de vies, une traversée picturale et humaine de l’anorexie », Ed Utopsya, 2010 ; « L’animateur d’atelier d’expression » Ed Asphodèle, 2005 et « L’animateur d’atelier d’expression-2 », 2016, Ed Asphodèle.

Son parcours 

Elle suit, de la maternelle au collège, sa scolarité dans l’école expérimentale publique Decroly[2]. La pédagogie inventée par Ovide Decroly, pédagogue, médecin et psychologue belge, est basée sur une méthode globale où les enseignements ne sont pas considérés comme des disciplines séparées mais comme un tout. Decroly imagine une école nouvelle où tous les enfants pourraient apprendre quelle que soit leur culture, leurs origines et leurs capacités. Ce modèle inclusif est basé sur une pédagogie de l’expérience et de la non-directivité. L’école est « un mélange de cadre strict et de liberté totale ». Cette liberté favorise la créativité, le libre-arbitre et l’acquisition des savoirs. 

Le cadre de l’école est « suffisamment bon », offrant une confiance suffisante pour les conditions de l’acquisition de nouveaux savoirs. Ce parcours marquera sa pratique future : son intérêt pour la mise à disposition plutôt que l’imposition, l’ouverture vers des publics autres, inclure plutôt qu’exclure.

Étudiante, Claude Sternis suit les cours de psychanalyse d’Ophélia Avron à l’Université Paris VII. Ophélia Avron est l’inventrice, en France, des médiations thérapeutiques. Son travail diffère de l’art-thérapie dans le sens où elle propose de mettre l’accent sur le processus plutôt que sur le médium. Le médiateur ne doit pas imposer son médium aux participants de l’atelier. Il propose, met à disposition son médium et doit rester à l’écoute des réactions de son public. Il doit pouvoir modifier, transformer sa proposition pour que le processus soit cohérent avec ses intentions. « Il n’y a pas de médium soignant », c’est le processus mis en jeu par l’animateur et la configuration des lieux qui permet la transformation. L’important est avant tout la rencontre. Ophélia Avron l’initie aux théories kleiniennes[3]. Le travail de recherche de Mélanie Klein, repris ensuite notamment par D.W. Winnicott, W.B. Bion puis D. Anzieu, l’intéresse tout particulièrement. Les théoriciens kleiniens prolongent le travail de S. Freud et s’intéressent à l’impact des expériences infantiles précoces sur notre capacité à être en relation à l’âge adulte et à gérer nos émotions. Claude Sternis, ayant à peine fini ses études, reprend à Paris VII, dans un futur DU une part de la charge de cours d’Ophélia. Elle se retrouve ainsi propulsée dans l’enseignement. Elle formera et continue à former de nombreux praticiens aux pratiques de médiations.

Une troisième rencontre marquera son parcours. Jeune étudiante, elle anime une colonie de vacances pour un public atteint de troubles du spectre de l’autisme (TSA). Elle nous en parle comme d’un choc émotionnel et esthétique ! « Ces personnes un peu étranges et dont les autres disaient qu’elles ne communiquaient pas. Alors que pour moi, elles communiquaient… Elles communiquent de plein d’autres façons, de manière très intense… Ce qui m’a vraiment intriguée. ». À la suite de cette expérience, elle rencontre son « deuxième maître », Geneviève Haag, psychiatre et psychanalyste, spécialiste de l’autisme, qui assurera sa supervision. Claude travaillera longtemps avec des autistes. Elle nous dit être « traductrice du langage des autistes». « Dans le domaine de l’esthétique, il y a une subjectivité très forte de la perception de chacun, et des langages (espaces et matières) perçus sans être compris et quand on connaît la traduction, on peut en faire la traduction aux autres personnes. »

Les personnes atteintes du trouble du spectre de l’autisme n’ont pas le même langage. Par exemple, ils sont souvent sujets à des troubles du regard : les yeux sont fixes ou trop mobiles (que l’on nomme regard périphérique), alors que pour une personne dite normale, les yeux en bougeant transmettent beaucoup d’informations. Nos corps ne communiquent pas uniquement avec la parole mais aussi avec de nombreuses gestuelles dont nous avons rarement conscience. Un dysfonctionnement du regard peut être perçu par l’autre comme une étrangeté ou indiquer un refus. Leur langage est souvent absent (ou différent) ce qui complexifie la relation. C’est pourquoi les communications sont perturbées voire impossibles. Les autistes portent leur intérêt sur des éléments différents qui nous sont insignifiants. Les ombres, par exemple, que beaucoup d’entre nous ne perçoivent pas, sont des supports pour les autistes. C’est cette perception subtile et  singulière de l’espace qui intéresse Claude Sternis. Les autistes projettent sur l’espace des choses autres. Il faut prendre le temps de le comprendre pour pouvoir interagir avec eux.

Nous détaillerons ci-dessous quelques principes de psychanalyses dont nous a parlé Claude qui introduit son travail sur les médiations.

W.R. Bion, la fonction alpha et la genèse de la pensée : À la naissance, selon W.R. Bion, nous sommes envahis d’expériences que nous ne comprenons pas et qui n’ont pas de forme. W.R. Bion les appelle les éléments bêta. Par exemple, l’enfant qui a faim n’a pas localisé la faim et ne sait pas ce que cela signifie. Ces ressentis non identifiés sont des éléments bêta. L’enfant n’a pas la possibilité de penser. Les adultes qui l’entourent reconnaissent sa faim et la verbalisent. Petit à petit, l’enfant va pouvoir en prendre conscience et transformer l’expérience en connaissance. La mère et l’entourage transforment les éléments bêta en élément alpha, c’est-à-dire qu’elle permet à l’enfant d’accéder à la pensée. Les éléments bêta sont une source d’angoisse pour l’enfant. La mère, si elle est capable d’assurer le décodage, offre un cadre de projection qui permet l’accès à la symbolisation et à la pensée. Tout au long de notre vie, nous pouvons être sujets à des stress similaires aux stress infantiles. Quand nous sommes fatigués ou perturbés, nous sommes moins capables de comprendre l’origine de celui-ci. Une personne à nos côtés pourra nous aider pour en faire l’interprétation. Ce n’est pas toujours facile de comprendre et d’interpréter nos sensations. Notre fonction alpha qui transforme les éléments bêta en élément alpha est alors perturbée. 

Le concept d’enveloppe : L’enveloppe est un concept développé par Elisabeth Bick[4] et repris par la suite par Didier Anzieu dans son ouvrage Le Moi-peau[5]. Le « Moi-peau » se constitue progressivement, dans notre relation à notre environnement et à nos parents. Pour pouvoir être en relation avec les autres et notre environnement, il nous faut construire une enveloppe protectrice qui nous permettra ensuite d’échanger avec les autres et notre environnement. Cette condition est vitale à notre bien-être. C’est pourquoi si l’environnement et les conditions du développement affectif de l’enfant sont bons, l’enfant pourra se développer intellectuellement et construire un moi-peau qui lui permettra d’être en confiance avec l’extérieur et d’interagir avec celui-ci. Cette sécurité se construit progressivement. Petit à petit, il y a une individuation. L’enfant se différencie de sa mère avec qui il forme à la naissance un tout. Cette enveloppe est nécessaire pour se sentir en sécurité et faire en sorte que l’autre ne soit plus un danger ! 

« Ainsi si une personne me touche et que j’ai une bonne enveloppe psychique, sa main ne rentre pas en moi. Alors que si mon enveloppe est fragile, sa main entre en moi et je me sens en danger ».  Pour le psychotique dont l’enveloppe est fragile, le contact d’une main même à distance, sur un support commun, peut être insupportable, vécu comme une agression ou une mise en danger. Avec des patients psychotiques comme avec les autistes, le thérapeute doit travailler sur la distance et sur l’individuation car leur enveloppe est très fragile. On parle souvent d’enveloppe fragmentée. Ce sentiment d’être éparpillé provoque des angoisses terribles. C’est pourquoi la rencontre, le contact est souvent vécu comme une intrusion violente. Pour créer son moi-peau, il faut l’expérience de la sensorialité. Le travail du thérapeute consiste à aider à la réparation, à la construction de cette enveloppe afin de réduire la souffrance et les crises d’angoisse du patient. L’usage des médiations thérapeutiques peut favoriser ces réparations. 

En cas de fragilité, nous créons des enveloppes substitutives pour pallier nos fragilités et nos angoisses. Nous en fabriquons d’autres pour nous sentir à l’aise dans notre corps. Chez l’autiste, par exemple, le mouvement est un moyen. Mais nous retrouvons les mêmes stratégies chez les personnes dites « normales ». L’adolescent, par exemple, utilise le mouvement pour faire corps avec un corps en transformation avec lequel il est mal à l’aise, pour l’apprivoiser et mieux vivre avec ! Le mouvement nous rassure, il nous donne « la sensation d’être vivant » par une expérience proprioceptive de soi et de l’espace. Si l’enveloppe de mouvement ne suffit pas pour assurer notre sécurité, nous allons utiliser d’autres enveloppes comme l’enveloppe d’odeur ou de sons. Certains ont besoin de se sentir, alors le corps va produire des hormones mal odorantes pour créer une bulle de sécurité. Il faut que le corps se ressente, fasse l’expérience de sa corporéité pour être à l’aise ! Quand les enveloppes de mouvement, d’odeurs, de sons n’ont pas réussi à assurer une sécurité, la dernière enveloppe substitutive sera l’enveloppe de douleur. Par la douleur, je vis une expérience et ressens mon corps. Dans certains cas limites, la personne préférera avoir mal et s’automutiler plutôt que de ne rien ressentir.

L’objet transitionnel[6], concept défini par D.W. Winnicott, fonctionne de la même manière que le concept d’enveloppe : « cet objet que j’ai avec moi, m’assure, me rassure et me permets aussi d’aller à la rencontre de l’autre et d’être en lien avec l’extérieur ». Cette sécurité « de base » est nécessaire pour me permettre la rencontre. L’autiste n’a pas d’objet transitionnel. Il s’entoure d’objets autistiques qui sont des objets qui le renferment sur lui-même. Les caractéristiques de l’objet autistique sont très différentes. Alors que l’objet transitionnel qui symbolise le sein maternel et en reprend les caractères, est doux, odorant, et clair (de la couleur de la peau de la mère), l’objet autistique est dur. 

Concept de Gestaltung[7] : Le psychiatre, H. Prinzhorm en 1922, crée le concept de pulsion à créer des formes (ou expression, ou gestaltung). L’humain préfère à tout autre chose créer des formes, qui sont indispensables à sa survie. Elle serait la caractéristique de l’être humain. Cette pulsion est présente chez tout le monde. Elle est priorisée sur tout autres choses et constamment exercée. Quand nous mangeons, quand nous nous habillons, nous faisons naturellement des arrangements, des formes, des choix décoratifs. Cette dimension d’expression, cette pulsion qui est un mouvement de l’intérieur de soi vers l’extérieur de soi, est fondamentale et présente dans tous nos actes de la vie.

Les ateliers à médiations 

Claude Sternis utilise, principalement, pour elle-même, le médium de l’écriture. Ses patients ont de grandes difficultés à écrire voire à effectuer leur première trace. La trace, qui apparait à l’âge d’un an, au moment des balbutiements et du geste de « pointage-désignation »[8], correspond à la prise de conscience de l’enfant de son individuation. L’enfant se sent différent de sa mère avec qui il faisait un tout avant. Certains enfants autistes, qui ont de grandes difficultés de relation et de séparation, ne sont pas capable d’effectuer leurs premières traces. 

Les ateliers à médiation visent à accompagner le patient dans ce travail et lui permettre d’accéder ainsi à un stade plus avancé de son développement. Claude Sternis propose de redonner du corps à l’écriture, de la rematérialiser à partir des sensorialités. L’apprentissage difficile pour certain est en partie dû à cette difficulté à accéder à la symbolisation et l’abstraction. Réinvestir le corps va permettre « de remettre dans le corps ». Les avancées et les outils technologiques de nos sociétés contemporaines ont induit une symbolisation très forte et très rapide qui laissent certains de côté. L’accélération du temps n’a pas permis de se relier, il a induit une exclusion. « Quand on abstrait trop tôt et trop haut, le lien se défait. ».

Pour la réussite des ateliers à médiations, il faut  créer un cadre contenant et sécurisant, tout en veillant à laisser le choix aux participants. La qualité des espaces est à prendre en compte. L’espace doit offrir la liberté de se déplacer et de choisir sa place. Depuis deux siècles, la psychiatrie s’est intéressée à l’espace comme un cadre rassurant mais qui laisse aussi une place à la liberté de mouvement. Pinel, le premier, brise les chaînes des aliénées et leur offre la possibilité de déambuler. Esquirol conçoit le premier hôpital psychiatrique qui réfléchit l’articulation entre espaces privés, espaces communs et espaces de circulation. La possibilité de déambuler est un besoin vital. Claude Sternis nous invite à y porter une attention particulière dans le cadre de nos ateliers et de nos cadres pédagogiques et à inclure cette nécessité dans nos aménagements, nos choix de mobiliers et de design. 

Dans les ateliers de médiations, il faut trouver le juste milieu entre un cadre de sécurité c’est-à-dire un cadre rassurant et contenant et une liberté suffisante qui ne sera pas vécu comme un abandon. La même angoisse chez un être humain ne suscitera pas les mêmes comportements. Toute la difficulté du soin est de pouvoir s’adapter aux besoins du sujet. C’est pourquoi, si j’impose un médium ou un protocole, je peux créer une agression. Il est donc nécessaire de mettre à disposition plutôt d’imposer, de proposer des alternatives et de laisser le temps de l’appropriation. Le temps est fondamental, il permet au sujet d’avoir le temps d’accepter ou pas et de me donner le temps « d’entendre le signal … si je me suis rapproché trop près et trop vite du patient, si je l’ai intrusionné ». Le participant a plein de façon non verbale pour m’indiquer de manière sincère ses ressentis. La parole s’avère ne pas toujours être le langage privilégié du patient (« pourtant, elle doit toujours s’associer aux gestes, comme dans ce que nous enseigne W.R. Bion et sa fonction alpha »). Pour le médiateur, il s’agit de faire attention à tous les détails, à tous les gestes et mouvements qui lui permettront d’analyser la situation. A-t-il su créer les conditions de la rencontre ? 

Il faut savoir adopter la posture corporelle adéquate[9]. Claude Sternis, face à un patient en crise d’angoisse, adoptera une « posture descendue ». Elle s’abaissera, parlera doucement et inclinera sa tête (posture d’allaitement à l’origine). Ces postures sont un langage inscrit dans notre corps. Elles sont interprétées sans avoir à en avoir les codes. Elles définissent nos interactions sociales. C’est pourquoi le designer doit s’intéresser à ces variations de positionnements dans l’aménagement des espaces qu’il conçoit. 

Claude nous invite à éviter de travailler sur plusieurs stimulations sensorielles dans le même atelier. Les intervenants ont la tendance à surstimuler leur public. Mais cela peut très vite être vécu par le participant comme une agression. Il faut laisse le temps aux participant de s’habituer. La nouveauté est souvent perturbante. Le sujet doit pouvoir prendre le temps de s’accoutumer et avoir la possibilité d’exprimer ses réticences. « Ce que je propose a, toujours, à se demander si je n’anticipe pas la personne… Dans le « care », la question du rythme est fondamentale ». Le sensoriel est la base de la verbalisation. Elle permet la transformation des éléments bêta en élément alpha. Les ateliers passeront donc par des expériences sensibles avec seulement une à deux stimulations sensorielles (pour éviter la surstimulation) et des espaces de paroles et de mises en mots. Si la problématique est difficile comme dans le cas des recherches que mènent Audrey et Léa du groupe Symbiose, il faudra aborder le sujet de manière fine : éviter une proposition trop frontale qui risque de perturber les participants. Travailler avec la main peut être un moyen, pour elles, d’interroger les traumas corporels de leurs sujets. La main symbolise et représente un corps humain. Comme l’ombre avec les autistes, ce sont des moyens contournés d’aborder des blessures et permettre de les dépasser. Un travail groupal de restitution impliquant enfants et parents sera également très utile pour partager une parole, permettre à chacun de s’étayer, de conscientiser les vécus de chacun. 

Le design et plus spécifiquement le champ du design social, s’intéresse, depuis de nombreuses années, à l’anthropologie, l’ethnologie, la sociologie ou encore la philosophie mais rarement à la psychanalyse. Les problématiques de soin, qui nous intéresse dans le cadre du groupe de recherche Symbiose, sont un champ très nouveau du design. Le travail en milieu soignant nous confronte très vite à des problématiques psychologiques. La connaissance des théories kleiniennes dont nous a parlé Claude est un apport qui nous semble nécessaire et incontournable pour le designer en milieu de soin.

La PMP[10], préoccupation maternelle primaire, c’est-à-dire la capacité à l’identification de la mère avec son nourrisson est à mettre en parallèle, comme nous le suggère Claude, avec nos préoccupations de chercheur. Cette phrase résonne avec la définition de designer social qui doit être capable d’écoute bienveillante et empathique, d’analyses des situations, et d’en faire des traductions.

Article rédigé par Sophie Larger le 14 décembre 2023


[1] https://www.asphodelelesateliersdupre.fr/

[2] https://decroly.fr/

[3] https://melanie-klein-trust.org.uk/fr/theory/

[4] Delion, P. (2004). L’observation du bébé selon Esther Bick: Son intérêt dans la pédopsychiatrie aujourd’hui. Enfances & Psy, no<(sup>25), 119-130. https://doi.org/10.3917/ep.025.0119, consulté le 14 décembre 2023

[5] D. Anzieu (2006), Le Moi-peau, Dunod.

[6] Winnicott D.W. (2010), L’objet transitionnel, Petite biblio Payot.

[7] H. Prinzhorm (1922), Expressions de la folie : dessins, peintures, sculptures d’asile, Gallimard.

[8] « Selon J. Bruner (1983), ce geste donne à l’enfant la possibilité de désigner un objet en tant que lieu d’attention partagée et d’échange avec l’adulte. L’enfant réalise ainsi une première opération de symbolisation, dans un « meeting of minds » (Tomasello 1999) avec l’adulte. Le pointage permet à l’enfant d’organiser le regard conjoint, qui est une première triangulation, véritable entrée dans la deixis. L’enfant sera alors capable de construire l’altérité psychique, ce qui différencierait les êtres humains des autres animaux. » Morgenstern, A., Caët, S. & Limousin, F. (2017). Pointage et auto-désignation chez l’enfant en français et en langue des signes française. Langue française, 193, 109-126. https://doi.org/10.3917/lf.193.0109, consulté le 14 décembre 2023

[9] H. Montagner (2012). L’enfant et la communication : Comment gestes, attitudes et vocalisations deviennent des messages. Dunod.

[10] PMP, concept de Winnicott, est  la préoccupation maternelle primaire est une notion qu’il a mise en évidence et théorisée. Elle consiste en la capacité d’une mère d’un jeune nourrisson à s’identifier à son bébé, afin de percevoir ses besoins.