Le premier Sommet Mondial du Design s’est tenu à Montréal, ville Unesco de design depuis 2006, du 16 au 25 octobre 2017. Sous ce grand intitulé se déroulaient en réalité trois événements distincts : le congrès, sur lequel nous reviendrons, une exposition et enfin le sommet, réunissant les grandes instances internationales du design et ayant pour ambition de promulguer la première déclaration internationale sur le design. Cette déclaration acte des positions partagées par ses rédacteurs et comprend un ‘appel à l’action’ pour les dix années à venir. Il s’agit là d’un plan d’action international affirmant le rôle et la contribution du design dans les réponses à apporter aux futurs enjeux et défis mondiaux.
En amont de ce sommet se tenait le congrès regroupant plus de 600 conférenciers issus des différentes disciplines du design. Six vastes thèmes étaient proposés à la discussion. Des figures internationales du design ont été appelées à les travailler pour en proposer, à travers l’exemple de leurs propres réalisations, des points de vue singuliers. C’était notamment le cas de l’architecte chilien Alejandro Aravena qui est intervenu lors de la conférence d’ouverture sur la thématique design for participation. Dans son remarquable exposé, il abordait à la fois les enjeux liés à la participation et l’investissement des habitants lors de projets de réhabilitation tout en questionnant la responsabilité sociale et morale du concepteur mettant en oeuvre ce type de démarches participatives.
Tout au long de cette semaine de conférences de nombreux architectes, designers ou graphistes de renommée internationale se sont succédés au micro, notamment Ruedi Baur, Ginette Caron, Pierre-Yves Panis ou encore le designer industriel canadien Michel Dallaire (torche olympique des JO de 1976 ; vélo BIXI: le Vélib’ Montréalais) et l’architecte Moshe Safdie (Habitat 67 ; Musée de l’histoire de l’holocauste de Jérusalem) qui ont partagé avec le public les projets les plus marquants de leurs carrières et la genèse de ceux-ci.
En parallèle de ces interventions principales, des sessions satellites structurées autour de 108 sujets ont été l’occasion de nombreux échanges et débats. C’est dans le cadre d’une de ces sessions que j’ai eu la chance d’intervenir sur le thème design as a resource. J’ai ainsi pu présenter un point de vue sur ma pratique de recherche en design ainsi que son évolution au regard du contexte dans lequel elle s’ancre. Plus spécifiquement, j’ai abordé, à travers le prisme du double ancrage disciplinaire qui est le mien, les problématiques liées à l’analyse des situations de travail dans un environnement industriel contraint.