Martin De Bie, lauréat de la bourse de recherche de l’Agora du Design

L’Agora du Design œuvre au soutien et à la promotion du design français à travers l’attribution de bourses destinées à soutenir les jeunes designers ainsi que les commissaires et critiques intéressés par ce champ de recherche. Héritière de la bourse Agora, cette initiative est accompagnée depuis 1990 par le ministère de la Culture. Le président du jury de l’édition 2019 est le designer franco-suisse Ruedi Baur.

Le 04 septembre dernier a eu lieu la remise des bourses de recherche de l’Agora du Design au ministère de la culture récompensant les designers Pablo Bras et Martin De Bie ainsi que Christophe Dessus (Bourse Agora du curateur) et Laure Garreau (Prix Agora de l’écriture remarquable).

Dossier presse 2019-2020, Agora du Design

Descriptif du projet de recherche de Martin De Bie

Électronique artisanale résiliente

La situation environnementale de notre planète ne nous laisse plus le choix, il nous faut trouver rapidement des alternatives résilientes pour amorcer une profonde remise en question si nous souhaitons conserver un environnement vivable dans les décennies à venir. Partant de cette problématique, ce projet de recherche propose de se focaliser sur un symbole de nos modes de vie actuels : les objets électroniques et technologies numériques qui gravitent quotidiennement autour de nous. Ces petits appareils sont de plus en plus questionnés à cause de leur impact sur l’environnement lié à leur production et à leur utilisation. En effet, l’extraction des métaux “rares”, ressource finie, dont ils sont composés en partie, ont une vraie incidence sur l’écologie. L’usage constant que l’on en fait et les quantités astronomiques d’échanges de données rend aussi ces technologies extrêmement énergivores. Il faut donc repenser ces objets technologiques dans leur manière de les produire, les utiliser, les recycler et leur usage. Repenser la fabrication de cette catégorie d’objets avec les logiques de l’artisanat permettrait d’imaginer : Des réponses adaptées aux usages et aux envies esthétiques des personnes pour retrouver un affect avec les objets, diminuant ainsi la consommation que nous en faisons. Des objets moins impactants en ressources, car conçus dans un souci de réparabilité et de recyclabilité dans un second temps. Enfin, la simplification de l’usage de certains dispositifs pourront contribuer
à ce changement de paradigme. Ce nouveau savoir-faire artisanal résilient a déjà connu des prémices notamment au sein d’un groupe de recherche entre 2009 et 2014 au Medialab MIT, le “High-Low tech research group” qui a habilement montré les interconnections possibles entre textile, papier, électronique et logiques open source. L’univers des nouvelles technologies croisées à celui d’un savoir-faire traditionnel a donné lieu à des expérimentations qui ont laissés entrevoir ce à quoi cette pratique hybride pourrait ressembler.