Cynthia Fleury
Cynthia Fleury est philosophe et psychanalyste. Professeur à l’American University of Paris et chercheur au Muséum National d’Histoire Naturelle, elle travaille sur les outils de la régulation démocratique. Elle est membre du Comité consultatif national d’éthique (CCNE). En tant que psychanalyste, elle est marraine d’ICCARRE (protocole d’intermittence du traitement du Sida) et membre de la cellule d’urgence médico-psychologique du SAMU (CUMP-Necker). Elle a récemment publié chez Fayard Les pathologies de la démocratie (2005) et La fin du courage. La reconquête d’une vertu démocratique (2010).
Antoine Fenoglio
Antoine Fenoglio est designer et co-fondateur du collectif Les Sismo, spécialisé dans les liens entre design et éthiques du care. Il fonde en 2018 avec Cynthia Fleury le séminaire «Design with care» au CNAM et est directeur du design, de l’expérimentation et du déploiement à la Chaire de philosophie à l’hôpital au GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences.
Séminaires « Design with Care » (Antoine Fenoglio, Cynthia Fleury, CNAM) :
Les éthiques du Care (Winnicott, Gilligan, Tronto, etc.) nous ont enseigné la dimension non réductible du care au monde de la santé. Le “Prendre soin” est un geste global, qui s’appuie, lorsqu’il est couplé au “design”, à prendre le point de vue du “vulnérable” comme pilier de son approche de conceptualisation. Depuis la naissance du design (1870), celui-ci n’a cessé d’intégrer à sa pratique la dimension de la fragilité chronique des environnements (individuels, sociaux, politiques, naturels). Le séminaire “Design with care” développe les problématiques et les méthodologies liées aux “proof of care” (Fleury, Fenoglio), sur différents terrains : la nature, la cité, le monde de l’économie et des entreprises.
La Chaire de Philosophie à l’Hôpital organise ce séminaire depuis 4 ans.
Ce qui ne peut être volé : « Mondes Nouveaux »
Un duo composé de Cynthia Fleury, psychanalyste, autrice, philosophe et d’Antoine Fenoglio, designer, commissaire d’exposition et auteur, portent le projet « Ce qui ne peut nous être volé ». Il a vocation à porter un projet incarné, territorialisé où la pensée et la création sont possibles, souhaitables et reconnues. L’objectif est de redéfinir la diversité de nos interactions avec le monde, en vue de l’après et de ses incertitudes notamment à travers une cartographie des hot-spots de vulnérabilité sur le territoire Français.
Chare du Verstohlen « Ce qui ne peut être volé » :
S’est fait ressentir le besoin de disposer d’un manifeste qui viendrait poser sans hiérarchie ce qui ne peut nous être volé, du silence à l’horizon, de la santé au temps long, de même que les méthodes et approches qui permettraient d’éviter que ce vol ait lieu. Cette charte aurait vocation à inspirer tous ceux qui ont besoin de réarmer leur désir, de s’appuyer sur quelques compagnons déjà constitués, de partager des méthodes de conception et de déploiement et d’arpenter ensemble les chemins de la ‘ vie bonne ‘. Car nous sommes des hommes dont l’humanisme est fragile ; et chacun d’entre nous tisse dans la matière de sa vie des façons de se lier à des collectifs plus régulateurs, tout en assumant un principe d’individuation digne de ce nom, test de crédibilité de l’État de droit. Il s’agit dès lors d’inventer une technique de la furtivité – d’où cette charte tient sa désignation, le Verstohlen –, c’est-à-dire de maintien au monde en y consolidant nos pouvoirs d’agir et nos libertés.
Co-construction du workshop « Carte des soins – Actes de soin » :
Un outil cartographique a été développé en avril 2022 à l’occasion d’un workshop à EnsadLab (laboratoire de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs) à l’initiative du collectif Les Stetopotes (dont Audrey Brugnoli, membre du groupe Symbiose), Antoine Fenoglio (Les Sismos) et Cynthia Fleury (Chaire Humanité et Santé, Chaire Philosophie à l’Hôpital). Dans l’idée d’un projet commun de recherche, la semaine a été organisée de manière à ce que les participants puissent définir les fonctionnalités et les finalités de ce travail. Plusieurs acteurs du design en santé (chercheurs et designers) sont intervenus afin d’accompagner la réflexion des participants.