Cité des sciences 04/18

Luc Perera (doctorant EnsadLab, groupe Symbiose) est intervenu, de 14h30 à 15h30, dans le 17 ème Forum des sciences cognitives, organisé par l’association Cognivence, qui regroupe des étudiants en cogniscience d’Île-de-France, et qui s’est déroulé le 8 avril 2018 à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris (http://cognivence.scicog.fr/forum-des-sciences-cognitives-2018/). Cette
présentation concernait le début de sa thèse, intitulée « Tala médical : Esthétiques des sons carnatiques contemporains avec des dispositifs interactifs en design sonore médical » et réalisée en
collaboration entre l’Ensad et MINES ParisTech.

Le temps alloué à la présentation était de quarante-cinq minutes, dont cinq minutes de musique, suivies de dix minutes de questions/réponses. Pour être en cohésion et en lien avec le thème de la journée « Explorer le cerveau les yeux fermés : sommeil, rêve, méditation », nous avons essayé de répondre à la question suivante : Quels sont les bienfaits de la méditation ? En phase avec la thématique de notre recherche, nous nous sommes focalisés sur les bienfaits potentiels de la musique indienne sur la mémoire des personnes atteintes de troubles neurodégénératifs. Premièrement, nous avons évoqué le fonctionnement de la mémoire auditive et la perception cognitive du son par le cerveau. Deuxièmement, nous avons évoqué le problème de la démence dans le monde, en Europe et en France, en utilisant des références vidéographiques. Puis, nous avons tenté de montrer l’intérêt de la musicothérapie sur ce fléau, en se référant aux recherches actuelles en neurologie et en sciences cognitives. Quatrièmement, nous avons proposé l’hypothèse selon laquelle la musique indienne pourrait peut-être avoir un effet tranquillisant dans les cas de démence. Pour l’illustrer, nous avons proposé des écoutes sonores comparatives de deux styles de rythme indiens : l’Hindoustani, qui caractérise le rythme du Nord de l’Inde, et le Carnatique, celui du Sud. Pour faire sentir la pertinence de notre approche, nous avons tenté de l’expliciter plus en détail en exécutant directement (en live) quelques rythmes carnatiques, grâce à Simon-Jean Frédéric (Tablatiste), qui nous a joué différents talas du Sud pendant cinq minutes.

Pour finir, nous avons présenté les étapes de notre recherche, débutée il y a huit mois :
l’expérimentation de la musique classique indienne, le 3 février 2018, lors de l’événement « Nous ne sommes pas le nombre que nous croyons être » (http://www.mines-
paristech.fr/Actualites/La-musique-indienne-remede-a-l-anxiete/3440) ;
l’enregistrement sonore au studio d’enregistrement de l’Ensad ;
la mise en place d’un futur protocole de test, avec l’hôpital Paul Brousse ;
la recherche technique, morphologique et sonore via le projet Reboot de l’EnsAD.
Pour finir, Simon-Jean a exécuté une de nos compositions rythmiques carnatiques pendant près de 3 minutes.

Une phase d’échange avec le public a conclu cette présentation. Les questions furent nombreuses et intéressantes d’un point de vue théologique, pour le carnatique, scientifique, pour la perception du
signal du cortex frontal, médical, sur le protocole, et design, sur la structure de l’objet que nous sommes en train de concevoir pour opérer la médiation de ces rythmes carnatiques. Nous sommes ravis d’avoir participé à cet événement pluridisciplinaire, faisant le lien entre la science, l’art et l’Humain.